whisper in the night ; Noomi

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( whisper in the night )
- outfit -

"Grab the wine bottle, Noomi! I've got my hands full, help!" un murmure qui devient presque un cri bien que t'essaies de le contenir dans un rire étouffé quand t'entends un shhhhhh de Noomi et tu sais qu'elle a raison, les enfants dorment enfin, après une bataille acharnée parce que dès qu'ils sont à deux ils deviennent un duo de gremlins prêts à mettre la maison à feu et à sang mais finalement après presque une heure de guerre, ils sont couchés dans la chambre de Lili, tous les deux dans la petite tente installée dans la pièce. T'étais pas vraiment surpris en ouvrant la porte, quand quelqu'un débarque à cette heure-là sans prévenir tu sais que c'est Noomi, tu lui as toujours dit qu'elle ne devait pas hésiter, qu'elle avait pas à avoir peur de te déranger mais l'inquiétude pouvait se lire sur ton visage à ce moment-là, parce que t'as bien vu, l'expression confuse, la façon dont elle semblait à la fois perturbée, stressée, peut-être même qu'elle avait envie de pleurer ou que c'était déjà fait. Allen était grognon en arrivant, probablement parce qu'il a senti que maman été agitée, parce qu'elle la traîné jusqu'ici la nuit tombée. T'avais pris la relève le temps qu'elle se fasse un thé jusqu'à ce que les enfants sombrent dans les bras de Morphée puis la mission, soirée parents en détresse avait commencée.

La cabane dans l'arbre est un peu devenue votre repère, votre sanctuaire quand vous voulez vous isoler tout en gardant un oeil sur vos enfants, les couvertures sont empilées dans tes bras, quelques chips rapportés par l'amiral que tu fais tenir en équilibre, un paquet coincé entre les dents, le reste sur les couettes, quand tu fais un signe de tête à la blonde pour lui indiquer les bouteilles sur la table. T'es pas inquiet de laisser Allen et Lili, tu sais que t'auras un oeil sur la fenêtre de la chambre, que ta libellule connaît le code secret si elle se réveille, des appels lumineux à travers la vitre avec sa petite lampe de poche mais tu penses qu'après-avoir couru dans toute la maison, avoir sauté sur le lit et voulu jouer à "papa tu es le dragon et on monte sur ton dos pendant que tu essaies de nous faire tomber" ils dormiront à poings fermés.

Le jardin ressemble presque à un conte de fées à cette heure, quelques lucioles, les guirlandes lumineuses alimentée par le soleil tout au long de la journée, l'écho lointain des vagues qui viennent s'échouer sur les plages en contrebas, les criquets qui chantent en rythme avec quelques hululements. Le bois de la cabane craque légèrement sous ton poids, tu prends le temps de virer les quelques jouets de Lili, les rassembles dans un coin pour étaler les couvertures, rassembler les coussins pour créer un cocon réconfortant, les lumières colorées apportent ce côté presque enfantin, une ambiance rassurante, apaisante, et tu tends la main à Noomi, récupères les bouteilles pour qu'elle puisse grimper tranquillement quand tu t'installes, attrapes un coussin pour le serrer contre toi, plies les jambes en tailleurs. "so... what happened?" Parce qu'elle ne serait pas venue à cette heure si ce n'était pas important, elle aurait probablement téléphoné, elle aurait attendu que le jour soit levé, alors oui, tu ne peux pas t'empêcher d'être un peu inquiet.

( Pando )
(@Noomi)

Whisper in the night
@Felipe

La bouteille de vin tintait contre le tire-bouchon à deux bras comme l’acier d’un attelage. Dans le jardin, Noomi respirait les relents de la mer, un dernier bout iodé de terre et cette nuit d’hiver un peu fraiche. Elle était loin des bois, se sentait comme ces cerfs-volants pendus au bout d’une corde, la silhouette secouée au vent et les pieds arrachés du sol. Plus tôt, elle avait souri à Lili, Felipe et Allen, avait encouragé le dragon le temps d’une ronde et s’était perdue dans son thé. Bâiller lui arrachait des larmes, ajoutait des cernes à sa charge. Pourtant, une fois Lip et sa bonne humeur revenu, un sourire avait étiré ses traits avec la lueur brève d’une étincelle.
Une fois dehors, délestée de ses bouteilles, elle grimpa à son tour dans la cabane aux allures de radeau de fortune et saisit un plaid pour s’y enrouler. Une brèche de mer se dessinait dans l’angle d’une fenêtre, nappe de pétrole débordant sur un ciel de nuit. Noomi, pieds et poings engloutis par sa couverture, se laissa tomber sur le dos pour observer les étoiles synthétiques piquées contre le toit.
Lip ne lui avait laissé aucun répit, planté là comme sa mère 10 ans plus tôt lorsqu’elle attendait des explications. Un regard rapidement lâché vers lui, les sourcils renfrognés et le regard abîmé, elle finit par lâcher un simple « Bear » avant de retrouver la constellation aux lueurs de bonbons. « Le père d’Allen. Il est sur l’île. »
Elle détestait l’appeler comme ça, incapable de savoir si être parents avait effacé ce qui faisait autrefois d’eux des amants – des enfants. Il lui arrivait de penser à lui comme la Noomi de 17 ans, une tête vers ses étoiles et leurs tendresses en pagaille. Pourtant, c’était plus souvent en tant que mère qu’elle finissait par réfléchir à leurs lendemains.
« Je crois que c’est une bonne chose, mais on n’a pas été ensemble plus de quinze jours depuis cinq ans. » Le savoir ailleurs, heureux, aurait été plus facile. Plus égoïste, aussi, alors qu'elle et Lip s'arrogeaient un statut de famille. Elle n’aurait eu qu’à reporter la faute sur les choix de Bear et continuer de vivre en équilibre tant que son fils se satisfaisait de cette vie.
« Mais ça va. J’ai juste pas la tête à m’occuper d’Allen. »