| | LES BIJOUX DE FER | |
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Simon
père franchement bofbof
messages : 490 arrivée : 29/02/2024 toi, pronoms : vert alligator (pol), they/them faceclaim, crédits : keanu reeves, étangs noirs. alias : ugOlIn, monstre de ferraille et de papier métier, occupation : curé du village don : la voix qui gronde comme l'orage quand vient la colère, mais douce quand portée par l'écho jusqu'au bout du village, elle récite les orémus à la gloire du Seigneur tous les dimanches matin
| Sujet: LES BIJOUX DE FER Ven 1 Mar 2024 - 2:29 | |
| simon
j'ai pris cent fois les corbeaux pour des cygnes, vu les étoiles au fond de l'abîme. comment te défaire de, ces bijoux de fer ? | |
trigger warnings : deuil, sang prénom : pour les autres, il est le prêtre, monsieur le curé ; ils disent ces mots avec défiance, ne savent même pas vraiment comment l'appeler. pourtant, Simon ne leur a jamais caché, n'a jamais voulu être mon père avant d'être lui-même — sauf peut-être pour Rose-Mary ; le fossé entre eux est encore peut-être trop grand pour qu'elle l'appelle papa, même après toutes ces années. genre : homme cisgenre âge : 51 date et lieu de naissance : Brambles, il y est né deux fois – l’une un seize mars dans la maison qu’il habite toujours ; la deuxième sur le port, il y a plus de vingt ans quand, enfin rentré, il avait essuyé son visage de la pluie du continent adresse : à l'abri des regards plus haut dans les collines, le 3, impasse de l'Abbaye au Bois d'Amour BR0429 Brambles surplombe un petit ruisseau dont on voit le fond, qu'ils ont décoré de galets colorés. métier/occupation : curé, vocation tardive qui s'est révélée après la mort de Benoît (l'ancien curé), pourtant évidente pour lui qui ne sait pas faire grand-chose de ses mains, ne sait qu'écouter et parler, apprendre par cœur des mots (c'est plus facile qu'en trouver de nouveaux). statut familial : sur la cheminée qui était autrefois celle de sa mère, cette photo un peu jaunie et rongée par la moisissure, la preuve que bien longtemps, ils formaient une famille. la mousse et les ronces ont depuis longtemps recouvert leurs tombes, mais Simon reste. dans ses bras, Rose-Mary, sa fille. à deux, ils tiennent bon. se guérissent et se blessent sans cesse, explosent ; découvrent ensemble ce que c'est d'avoir une famille — la leur, surtout. statut civil : épinglé dans ce médaillon qu'il a acheté à trois sous sur un marché du continent, le ruban d' Eloise brûle encore sous son chapelet. il se souvient à peine de son visage, de l'odeur de ses cheveux — il ne lui reste plus que ce bout de tissu vert, et ce recueil de poèmes qu'elle lui avait offert, et pourtant, pourtant ! plutôt que ces vers qu'elle adorait, ce sont ces orémus faciles et décevants qu'il a appris par cœur, désormais entièrement voué à Dieu. peur(s) : peur du noir, des cauchemars qui viennent avec et puis de la nuit ; les heures du matin, il les attend souvent, longtemps, prostré ainsi sur les draps froids à fixer la lumière qui filtre dans le couloir depuis la porte de Rose-Mary — peur de rater, d'être un mauvais père surtout, d'aimer mal et trop vite, brutalement ; Eloise lui avait dit, qu'il était incapable d'aimer les autres tant il s'aimait lui, et c'était vrai, c'était vrai... don : la voix qui gronde comme l'orage quand vient la colère, mais douce quand portée par l'écho jusqu'au bout du village, elle récite les orémus à la gloire du Seigneur tous les dimanches matin plaisir coupable : entre deux offices, deux confessions, les cigarettes fumées sur le banc du cimetière comme un désir compulsif d'étouffer ce besoin de crier, de— (mais le plus grand plaisir, c'est peut-être de les écraser contre cette pierre, à côté de la porte...) ; les histoires d’amour chuchotées contre le claustra du confessionnal, les sentiments naissants et fébriles qu’on croit devoir éteindre par peur du Tout-Puissant et pour lesquels on verse des larmes… (Simon fait tout pour rendre possibles ces amours éphémères, sans mot dire, car c’est là l’œuvre de Dieu qu’il accomplit – c’est ce qu’il veut croire). sur l'île depuis...son retour, il y a un peu plus d' une vingtaine d'années (1999). après dix ans passés loin, en Europe, dans un pays qui s'en foutait de lui, mais qu'il voulait tant comprendre et connaître. puis, il a compris que la ville et lui, ils ne se comprendraient jamais vraiment, parce que Simon, tout ce qu'il connaissait, c'était... qu'est-ce que c'était, déjà ? l'appel de sa sœur comme rappel à l'ordre, il a vite fait ses bagages, a tout laissé en plan — enfin tout ; que restait-il là-bas pour lui ? son coin préféré de brambles ?leur jardin, et surtout cette petite table en fer blanc sur laquelle ils ont passé tant de temps à observer le village en contrebas, et plus loin, la mer qui scintille... en remontant le ruisseau qui traverse leur potager, on tombe vite sur une petite cascade enfoncée dans la forêt. l'eau y ruisselle en heurtant les fougères qu'ils ont laissées pousser, et quand on connaît bien les chemins qui dégringolent entre les grands conifères, on se retrouve vite sur l'ancienne voie ferrée. sa dernière commande de produits venant de l'extérieur ?des pellicules pour ce vieil argentique qu'il a ramené de son voyage. toujours couleur, rarement les mêmes — ils en essayent de toutes les sortes, avec Rose-Mary, et les développent en secret, comme s'il s'agissait d'une mission spéciale (c'est ce qu'ils aiment se raconter), dans le grenier réhabilité en chambre noire. sa célébration préférée?l'envolée des mouettes. pendant longtemps, cette fête lui faisait peur (surtout depuis qu'il avait vu, dans un cinéma miteux de Berlin, Les Oiseaux d'Hitchcock). l'émerveillement de sa fille pour ces étranges volatiles, chaque année, lui a fait changer d'avis. ce qu'il pense de l'amiral...l’Amiral, c’est le premier qui l’a reconnu — sans surprise, il n'y avait que lui sur le port. il n'attendait pourtant pas son retour mais c'est le premier (et le seul, peut-être?) qui lui avait promis, qui lui avait dit tu verras, tout ira mieux. le seul sans aucun doute à ne pas lui avoir reproché son départ, à ne pas avoir parlé du continent. | monster, romarins, sainte vierge, crayons de couleur, encens, lys, vergers, pierres froides, raisins, sirop de fraise. |
Ça y est, j'ai encore rêvé de toi, à genoux devant la fontaine de sang. C'était foudroyant, ta robe rose maculée de vermillon, et j'ai pris tes mains, je les ai embrassées. Mes genoux aussi se sont teintés de nos peines, mes lèvres frissonnaient contre ta peau bleuie par nos mensonges, et le froid — tu avais toujours froid. Quand j'ai rouvert les yeux, tu étais encore là. Je te vois encore partout, pourtant, je ne parle jamais de toi pour me forcer à oublier, ne pas trop me souvenir — à quoi ça servirait ? Ils ne comprendraient pas. Ils ne savent même pas, même Rose-Mary, je lui ai jamais dit, parce que même à moi je me fais pitié, et puis ce n'est pas moi, toi, ce n'est plus moi. J'ai tué ton souvenir pour prétendre, c'était moins dur ainsi ; et j'ai fait le deuil, le deuil de toi je le jure et pourtant, la nuit tombée, j'emprisonne encore dans mes mains le ruban que tu m'as laissé, ou que j'ai pris, je sais jamais. Il sent le fond de mon sac, la vieille paperasse ramenée de l'église, mes cigarettes blanches — rien qui ne te ressemble, enfin peut-être que si, j'en sais rien. Il ne sent plus rien de toi, de nous, en tous cas, et peut-être bien qu'à force, quand j'en aurai fini de l'étirer et de le tordre, je cesserai de le serrer contre moi. Parfois, je me déteste encore d'avoir accepté si facilement de pouvoir vivre sans toi. Tout a changé. Moi, surtout. Les premières rides ont remplacé les croûtes sur mes mains, et mes cheveux ont poussé. Des mèches grises tombent à l'arrière de mes oreilles, recouvrent les baisers secrets que tu m'avais laissés ; d'eux non plus je ne parle pas, et que Dieu me pardonne de les toucher encore du bout des doigts, de les garder là, en silence comme des trésors. J'ai une fille, aussi. C'est elle, Rose-Mary ; elle porte mon nom. Nous ne partageons pas le même sang et pourtant, quand elle me serre fort contre elle et que je passe mes doigts dans ses cheveux, il y a ce drôle de sentiment qui remplit mon cœur et je me plais à croire que c'est sûrement ce que les autres appellent amour. J'en doute encore, j'en doute surtout parce qu'au fond, je le sais, il doit bien y a une raison pour laquelle je ne suis, pour elle, que Simon. Malgré tout, j'apprends. J'ai moins peur qu'avant, et peut-être qu'un jour je n'aurai plus peur du tout de finir ma vie sans toi, sans nous. Peut-être que nous avons tout gâché, mais quand j'entends les cloches de l'église résonner dans le village, l'angélus qui annonce l'aube et dégringole les champs et les vergers, que Rose-Mary me sourit avec la force du soleil (celle que je te connaissais avant que tu ne partes), je sens bien que c'est ici, là où tout est différent, que je pouvais trouver des réponses. Alors, à mon tour, je serre ma fille contre moi et nous attendons que l'orage passe. Demain, c'est sûr, je n'aurai plus peur. | pseudo/prénom : vert alligator/paule pronoms : they/them, peu importe! âge : 21 fuseau horaire : paris utc+1 fréquence de rp : un ou deux par mois, parfois vraiment +, ça dépend! couleur dialogues : en gras avatar : keanu reeves crédits : feu! chatterton (ces bijoux de fer), kawaiinekoj (icon) le mot de la fin : je reviens après 3 ans... hii... |
Dernière édition par Simon le Sam 27 Avr 2024 - 0:54, édité 24 fois |
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Rose-Mary
fée des ricochets
messages : 219 arrivée : 29/02/2024 toi, pronoms : poupa, pronoms féminins faceclaim, crédits : diana, despechass alias : pom métier, occupation : apprentie apicultrice don : les ricochets de rose-mary sont toujours les meilleurs, ils laissent des ondes de différentes couleurs se répandre dans l'eau...
| Sujet: Re: LES BIJOUX DE FER Sam 16 Mar 2024 - 15:38 | |
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Blue
écho de l'île
messages : 63 arrivée : 17/03/2024 toi, pronoms : lazuly (elle) faceclaim, crédits : christina nadin (@cheekeyfire) métier, occupation : artiste peintre
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Simon
père franchement bofbof
messages : 490 arrivée : 29/02/2024 toi, pronoms : vert alligator (pol), they/them faceclaim, crédits : keanu reeves, étangs noirs. alias : ugOlIn, monstre de ferraille et de papier métier, occupation : curé du village don : la voix qui gronde comme l'orage quand vient la colère, mais douce quand portée par l'écho jusqu'au bout du village, elle récite les orémus à la gloire du Seigneur tous les dimanches matin
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Gwen
écho de l'île
messages : 47 arrivée : 16/03/2024 toi, pronoms : flore, elle. faceclaim, crédits : grace van patten, fassylover (av). alias : mallory métier, occupation : gardienne du phare.
| Sujet: Re: LES BIJOUX DE FER Lun 18 Mar 2024 - 9:34 | |
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L'Amiral
écho de l'île
messages : 120 arrivée : 28/02/2024 faceclaim, crédits : un vieux monsieur, poupa alias : le staff métier, occupation : capitaine
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Marie-Mei
écho de l'île
messages : 288 arrivée : 29/02/2024 toi, pronoms : ena (pronoms féminins) faceclaim, crédits : havana (rose-mary) ; ninakauffman (tattoo) alias : stan métier, occupation : apprentie herboriste don : les tisanes sont des potions magiques qui soignent tous les maux et goûtent toujours très bon peu importe leur contenu.
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