nez contre nez et une tasse de thé

@marie-mei

elle a le nez qui coule et les yeux aussi. rose-mary, sur son vélo, elle dévale les ruelles avec son gros sac sur le dos. il pleut beaucoup et ses cheveux se plaquent sur ses joues. elle sait que la tempête approche mais elle s'en moque bien parce que la vraie tempête elle est chez eux, avec simon. ce serait elle qui serait devenue un ouragan si elle était restée une minute de plus la-bas avec lui. elle a froid mais n'y pense pas, elle se sent nulle d'avoir mit une robe si légère et jolie pour au final finir trempée.
une bourrasque de vent, violente- et rose-marie perd les pédales et détale dans la terre. elle est tombée dans une grosse flaque qui a formé de la boue. avec ses joues rosies par le froid et frappées par la pluie elle ressemble à un cochon dans une marre de boue. elle voudrait pleurer encore plus et hurler fort, plus fort que gronde l'orage ou les sermons de simon. mais d'un bras mouillé sous le nez elle renifle et remonte sur son vélo pour repartir. elle cherche l'endroit qui pourra la réchauffer mais surtout les bras qui pourront la réconforter. elle entend encore l'appel de simon qui la supplie presque de ne pas partir, surtout pas par ce temps je t'en prie! qu'il a dit mais elle a fait comme si ses oreilles étaient bouchée et elle est partie quand même.
elle n'a pas fière allure lorsqu'elle sonne à plusieurs reprise chez marie-mei. elle espère que ce n'est pas sa mère et encore moins sa grand-mère qui viendra lui ouvrir la porte parce qu'elle n'a qu'une envie c'est de fondre en larmes. elle s'est écorchée une genou qui saigne un peu mais ça n'a rien de grave comparé aux linges qui se décrochent de la corde dans le jardin voisin et qui s'envolent dans le ciel. elle a un frisson de peur rose-mary car elle n'a pas enfin de devenir dorothy et d'être prise dans une tornade pour aller dans un monde magique -brambles l'est déjà assez pour elle et la chambre de marie-mei est son royaume préféré.

heureusement c'est sa fée des thés qui lui ouvre et les yeux rouges de rose-mary trouvent refuge dans les siens.
- je suis partie et je suis tombée sur la route, je suis trempée et j'ai froid.
elle n'ose pas fondre comme elle l'a tant espéré dans les bras de marie-mei parce qu'elle est toute crade avec sa boue même sur le front et sa robe trempée qui lui colle trop au corps.
- j'ai un sac d'affaires... je peux rester? pour une nuit ou pour la vie?