Sujet: Il fait toujours beau au-dessus des nuages (Marie-Mei) Ven 29 Mar 2024 - 17:05
( Il fait toujours beau au-dessus des nuages ) @Marie-Mei
Je veux faire pénétrer en vous ma tendresse, vous la verser dans l'âme, mot par mot, heure par heure, jour par jour, de sorte qu'enfin elle vous imprègne comme une liqueur tombé goutte à goutte.
La Brique, il porte bien son nom ; dans la torpeur de la couette que tu as glissée par-dessus ta tête, son corps chaud et doux pèse lourdement dans le creux de ton cou. S’échappe de cet amas de cheveux, de pattes, de moustaches, de draps entremêlés un ronronnement satisfait, peut-être le sien, peut-être le tien, difficile à identifier. De loin, des bribes de conversation vous parviennent par la fenêtre de ta chambre laissée volontairement ouverte, piqûre de rappel qu’en dehors de cette sphère de confort le monde continue de tourner, attend patiemment que tu te décides à y retourner. La Brique a relevé la tête et te sonde de ses pupilles fendues, dans l’attente de ton aval. Et se satisfait du seul signal tacite que tu lui donnes – le sel sur tes joues humides qu’un revers de ta manche vient effacer comme une gomme magique – avant de filer à travers les volets. Et d’un coup, c’est comme si la brise qui s’invite en ton antre chute de plusieurs degrés. Te pousse à émerger de ta paisible léthargie, la douce somnolence post-chagrin. Tes pieds se glissent dans une paire d’espadrilles oubliée là par l’ancien.e propriétaire de la chambre que tu as le plaisir pudique d’appeler tienne, et tu ne pourrais en être plus reconnaissante ; un énième signe, que tu prétends ne pas voir, qui laisse suggérer que ta venue sur l’île était secrètement préméditée. Drapant tes épaules nues dans un gilet fin au motif floral, tu sors en catimini, fugace souris, longes les corridors jusqu’à t’échapper dehors. Le plan est simple ; retrouver La Brique et le prendre dans tes bras et traîner vos carcasses paresseuses jusqu’au potager, où tu cueillerais quelques fruits pour le goûter. Mais lorsque tu arrives dans le jardin sous la fenêtre de ta chambre, ce n’est pas le chat de la maison qui tend sa patte vers le bord de la jardinière, mais bien une jeune fille munie d’un petit panier. Tes yeux rouges s’agrandissent et s’écarquillent quand au bout de ses doigts, tu reconnais l’un des petits paquets qui régulièrement éclosent au hasard sur ton chemin, ceux-là même qui tombent toujours à point nommé et t’intriguent autant qu’ils ravissent ton cœur prisonnier ; « alors, c’est toi la fée ? »
( Pando )
HJ:
Ttre : Zaho de Sagazan / La symphonie des éclairs Quote : Guy De Maupassant / Bel-Ami
Il fait toujours beau au-dessus des nuages (Marie-Mei)
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