trigger warnings : Mention d’accident de voiture, décès, dépression, syndrome de l’imposteur. prénom : Venessa caresse sur la langue la rondeur de tes lettres, adorable dyslexie dont tu tires la force de ta singularité. Palabre autrefois rependue sur toutes les lèvres comme une traînée de poudre, aujourd’hui retenue au fond de la gorge serrée quand les yeux te fuient ou t’accusent.
genre : Enfant de Vénus à la féminité mystique, tu ne te retournes que quand on te donne du «
elle ».
âge : T’as pas encore atteint le fameux quart de siècle qu’on lit pourtant dans le fond de tes pupilles la profondeur hasardeuse de trop d’années d’errance. Délicat spectre qui se perd dans le miroir, t’es plus la même que celle qui a fêté ses
vingt-trois bougies il y a quelques mois, au fond, t’es même plus vraiment sûre que c’était bien toi.
date et lieu de naissance : Un coin de soleil quelque part en Californie a vu éclore l’ourlet de ton sourire par un doux matin d’hiver.
09.12.2000, enfant du millénaire placée sous les auspices solaires et iodés des bords de plages, t’es une fille du sable et des embruns.
adresse : T’as trouvé un cocon inespéré en arrivant sur l’île, quand t’as laissé t’apprivoiser l’une des fées qui y vit.
Maison de Bordeciel, 14 rue du Centaure, BR0429 Brambles. Les tentures aériennes et lumières tamisées de ta petite piaule de lutine, grignotée par les plantes qui y ont élu domicile bien avant ton arrivée, renferment en lieu sûr les secrets tapis au fond de ton cœur qui parfois la nuit s’échappent d’entre tes lèvres.
métier/occupation : Parasite insolent, le peu de clémence qu’il te reste encore pour toi-même t’accorde le temps de t’acclimater à ton nouvel environnement. T’es pas encore bien sûre de comprendre exactement où tu as mis les pieds, même si une voix minuscule dans le creux de ta poitrine te murmure que tu es au bon endroit. Chaton craintif, un brin farouche, tu deviens aussi discrète qu’une souris quand tu rases les murs. Blottie dans les bosquets, à l’ombre d’un arbre, d’une fontaine, d’un clocher, tu observes et apprivoises ce nouvel environnement, jusqu’au jour où tu oseras faire preuve de la bonne volonté qui t’habite, l’envie d’apporter ta pierre à l’édifice. Et peut-être bien que ce jour-là va arriver plus tôt que tu ne le crois ? Car de rencontres fortuites en sourires échangés, belle des plages t’as invitée à venir partager sa science des coquillages, à force de te croiser à plier l’échine pour les ramasser.
statut familial : La chaloupe de l’Amiral t’a sauvée de ton propre naufrage personnel le jour où t’as décidé de t’enfuir. Distorsion du temps, il n’a fallu que de quelques secondes pour que ta vie bascule, celle de tes proches aussi.
Dommages collatéraux. Des clichés de famille aux visages souriants et rayonnants, ne reste qu’un clan esseulé, amputé d’un de ses membres. C’est pas toi. Et toute ta vie, tu t’en voudras pour ça.
statut civil : T’as jamais eu de mal à offrir ton cœur contre quelques mots doux, quelques caresses, quelques promesses échangées dans le creux de l’oreille ou du cou. Pourtant ton cœur, il a volé en éclats le temps d’une nuit, comme une volée de papillons de verre brisé. T’es pas sûre d’arriver à en ramasser tous les morceaux éparpillés aux quatre coins de ton chagrin, t’es pas sûre de réussir à le réparer en jour. T’es encore moins sûre d’en avoir envie aujourd’hui. T’as plus envie de grand-chose, aujourd’hui.
peur(s) : Elle. Elle dont tu n’as jamais boudé le reflet ces dernières années, elle dont t’as même toujours été fière. Elle était la version de ce que tu estimais le plus, au regard du parcours jusque-là accompli, elle était pleine de rêves, d’audace, de charisme, elle était même persuadée de pouvoir déplacer des montagnes. Aujourd’hui, tu redoutes de la confronter, tu l’évites en drapant des étoffes empruntées à ta demeure-refuge sur toutes les surfaces qui pourraient te laisser l’apercevoir. Et quand tu n’y arrives pas, c’est tout le poids du monde qui s’abat sur tes épaules, c’est l’abysse qui t’engloutit quand tu rencontres les fantômes dans ses yeux.
Tes yeux. Car elle n’est plus toi, et tu n’es plus elle. Et aujourd’hui, t’as peur de ne plus savoir vraiment qui tu es.
talent : T’as dû perdre trop d’eau à force de pleurer pour être autant rouillée aujourd’hui, pourtant tous s’accorderont à dire que t’as le don de
fédérer. Par ton authenticité et la candeur dénuée de toute forme de malice dont tu sais faire preuve, tu réussis toujours à trouver les mots face aux maux, à nouer les mains et les liens, à redonner des sourires aux nuages.
plaisir coupable : Le café tiède, parce que t’es devenue bien trop tôt et bien trop vite dépendante au flux d’énergie que te procurent ces petites perles brunes, mais si tu en apprécies l’amertume, tu détestes t’y brûler la langue.
sur l'île depuis... Quelques semaines à peine, tu ne saurais même plus dire combien exactement. T’as perdu le fil des comptes, si tant est que t’en aies tenu depuis ton arrivée. Sur l’île, le temps semble avoir sa propre dimension, n’appartient qu’à elle, ne ressemble à rien de ce que tu as connu jusque-là. Les jours s’étirent et s’étiolent dans une langueur qui agit comme un baume réparant sur les fissures de ton cœur. Et pas un ne passe sans que tu te prennes à remercier en silence l’inconnu.e qui a eu la bonne idée de glisser l’enveloppe brunie renfermant l’invitation secrète dans ton sac.
son coin préféré de brambles ? Les champs en périphérie de Brambles au sommet de l’île sont devenus ton refuge de prédilection. Là, à l’abri de la douce frénésie de la ville, il t’est bien souvent arrivé de t’allonger au milieu des blés, et de perdre la notion de tout, à fixer la ligne entre le bleu du ciel et celui de la mer se confondre. Lorsque le silence n’est troublé que par les bruits de la nature environnante et que ton derme se réchauffe sous la douce torpeur des rayons de soleil, c’est comme si tu réussissais à sortir de ton propre corps, dans lequel tu te sens si à l’étroit dernièrement.
sa dernière commande de produits venant de l'extérieur ? Des écouteurs sans fil, car dans la précipitation de ta décision à partir, t’as oublié les tiens. Il ne te manque rien d’autre, rien d’autre que ce que tu es sûre de réussir à trouver sur l’île.
sa célébration préférée? Tu n’es pas sur l’île depuis suffisamment longtemps pour avoir eu la chance d’assister à l’une de ses célébrations, mais de ce que tu as entendu se dire, il y a dans l'envolée des mouettes une certaine forme de poésie qui a trouvé le moyen de toucher ton âme. Il te tarde de pouvoir assister à ce spectacle, sans que tu ne saches vraiment pourquoi.
ce qu'il pense de l'amiral... Tu n’as pas échangé beaucoup de mots avec lui depuis qu’il t’a donné rendez-vous sur les docks ce jour-là et qu’il t’a transportée jusqu’à l’île, il y a pourtant chez lui une aura de bienveillance et un brin de malice qui ne t’inspire que du bon quant à sa personne. T’es pas des plus causantes depuis ton arrivée, mais s’il y a bien quelqu’un qui t’inspire confiance et sympathie, c’est l’Amiral. | keywords : Before ;; l'enfance heureuse et insouciante ~ party girl ~ après moi l’déluge ~ le soleil, le sourire, la douceur ~ tout fait sens, tout est à sa place ~ miss popularité et reine de la promo ~ l'avenir radieux à portée de main. After ;; tout est noir ~ syndrome de l'imposteur ; pourquoi je suis restée et pas eux ? ~ à l'étroit sous sa propre caboche ~ courir, partir, s'enfuir ; j'étouffe ! ~ jours et nuits s'alternent, se ressemblent, plus possible de faire la différence ~ les regards qui pèsent lourds, les épaules qui se voûtent ~ tempête dans les synapses. In between ;; la goutte de trop, celle qui fait flancher l'attention, trembler les lignes sur l'asphalte ~ chaos et larsens, le monde qui bascule, upside down, la terre n'en finit plus d'être ronde ~ flashs carmins sous les yeux, plus rien n'a de sens ~ sous les doigts la peau est encore tiède, mais ne frémit plus. tout devient sombre. Collapse ;; dans le sac, enveloppe brunâtre glissée, invitation mystérieuse comme une bouteille à la mer ~ amiral inconnu donne rendez-vous vers l’avenir ~ maigre baluchon renferme échos de honte et promesses de renouveau quand le pied se pose à bord. |
TW :
accident de voiture.Alors j'ai rempli ma panse avec de vives urgences
Autant vives que ivres sur la piste de danse
Ce soir j'ai lu dans mon corps relâché
Le manuel torturé de cette danse exaltée
C'est la fête de trop
Moi, je l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
Tes mains sont comme tes danses,
Elles ondulent fiévreusement, tremblent extatiquement.Se crispent sur le volant qui leur échappe par moments.
Dans le rétroviseur, tu surprends le reflet de tes pupilles dilatées, et tu aimerais mettre ça sur le compte des phares des voitures qui arrivent en face, d’une intensité accrue par l’obscurité de la route que quelques lampadaires épars éclairent trop peu.
Mais tu sais que c’est faux, autant que tout sonne faux.La radio crache par ses enceintes le même
beat nerveux que celui sur lequel vous avez dansé une bonne partie de la nuit, fuite à travers les vitres baissées de la voiture dans l’encre nocturne, qui l’absorbe comme vos voix qui peinent à couvrir ce ramdam mais s’y essayent à cœur joie.
A la base de tes cheveux, la main de Vee, assise à tes côtés, joue avec les mèches blondes qui recouvrent ta nuque. Y fourrage dans des éclats de rire communicatifs, les mêmes dont elle n’a cessé de vous gratifier depuis son quatrième – cinquième ? – cocktail de la soirée. D’aussi loin que tu t’en souviennes, les souvenirs que tu collectionnes avec Vee remontent à vos plus tendres moments d’enfance, où vous partagiez dans la cour de l’école vos rires, vos goûters, vos miasmes, vos secrets. Vos plus grosses bêtises.
Amusé par le yaourt de paroles qui dégringolent de sa bouche paresseuse, Jaden, assis à l’arrière, a passé un pied de part et d’autre de l’habitacle, s’est accoudé à chacun de vos appui-têtes, installé entre vous deux. Ton frère t’a certes devancée d’un an, tu ne manques jamais une occasion de rabattre son caquet, plus encore lorsqu’il est celui de votre trio à chanter le plus faux.
La caméra de son téléphone s’actionne dans votre direction et tu lâches un instant des yeux la route pour regarder vers l’écran. Vee en fait de même, et un flash de lumière vous rappelle à l’ordre.
Première embardée, et ton cœur pulse à en sortir de ta poitrine quand tu rediriges le véhicule du bon côté de la route.
C’est passé près.
Pourtant, t’as l’impression que plus rien ne fait sens, qu’il n’y a plus de cohérence dans tout ça, tes sens s’affolent mais plutôt que de t’inquiéter, tes rires redoublent. Plus encore lorsque Vee défait sa ceinture et se tourne d’un quart, pour accaparer l’attention du téléphone. Accaparer, c’est ton mot à toi, ton truc à toi. Et tandis que de profil, tu tentes de grappiller quelques minutes de gloire également, tes yeux lâchent une nouvelle fois la route.
Tu te souviendras alors avec aigreur, seule dans ton lit avec pour seule compagnie les « bips » stridents des machines auxquelles tu étais reliée par des tubes, à tous ces spots télévisés sur les dangers de la route, qui te faisaient constamment lever les yeux au plafond.
Tu te souviendras alors avec horreur du son du klaxon, sorte de corne de brume lointaine, qui a déchiré le voile de la nuit, a réussi à recouvrir la cacophonie de vos voix, de vos cris, de la musique rugie à plein volume.
Tu te souviendras alors avec effroi, de la vive lumière qui a inondé l’habitacle, du cri de terreur de Vee, que tu entends encore distinctement aujourd’hui chaque fois que tu fermes les yeux et t’autorises à ne plus penser à rien.
Et dans sa forme la plus crue, tu te souviendras de la douleur, la douleur physique, dans tes chaires, dans ton cœur, quand tu as défait ta ceinture et que tu es tombée sur le toit, qui était devenu le plancher, et que tu as rampé sur le verre jusqu’aux ombres allongées sur l’asphalte. Tes yeux plein de larmes ont embrassé ces formes tant de fois étreintes, que tes mains écarlates ont secoué doucement, fermement, hystériquement.
Tu te souviendras de cette voix,
ta voix, celle qui ne t’appartenait pas, celle que tu ne reconnaissais pas. Ce sifflement rauque qui a feulé dans la pénombre une plainte déchirante,
presque animale, de tes cordes vocales qui ont vibré si fort, jusqu’à ce que tes yeux se voilent de petites tâches noires et que l’obscurité t’engloutisse dans ses bras.
A bord du rafiot de l’Amiral, tu te souviendras du froid de leurs peaux sous tes doigts, des sourires que tu ne reverrais pas. La main crispée sur le petit polaroïd de vous trois, tu l’as rangé dans ta poche avant de te laisser glisser sur le bois du bateau et de laisser derrière toi le poids de ta culpabilité, de ta honte et de tes remords. Derrière tes larmes, plus personne n’y prêtait attention, de toute façon. Tu étais celle qui était là, quand les autres n’étaient plus.
Il fallait bien que d’une façon ou d’une autre,
Tu disparaisses à ton tour.
| pseudo/prénom : Sera. pronoms : Elle. âge : Early 30s. fuseau horaire : FR. fréquence de rp : Régulière, selon inspiration. couleur dialogues : UC. avatar : Marissa Long. crédits : Images pinterest. le mot de la fin : Tellement hâte de vous rejoindre |