s.o.s terrienne en détresse (birdy)

Sujet: s.o.s terrienne en détresse (birdy) Ven 29 Mar 2024 - 23:17

@Birdy
(ICON: LYDIE)
s.o.s
terrienne en détresse
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Une nuit à la caserne. Les aiguilles du cadran de l'horloge indiquent minuit vingt-sept. Dans le presque silence de la caserne, tu rôdes, faisant les cents pas pour rester éveillé. Toujours aux aguets, tel sont les ordres, pour veiller sur l'île précieuse des endormis.

Tu viens de rejoindre la petite cantine pour t'y servir une nouvelle tasse de café. Quelques-uns de tes collègues sont en train de jouer aux cartes, et tu les observes un instant, juste le temps de boire les premières gorgées de ta boisson. Par la fenêtre, ton regard se perd dans la contemplation du ciel nocturne. Un croissant de lune scintille au milieu du firmament, éclairant doucement la nuit de sa lueur argentée.
D'abord, il y eu un bruit mais tu compris bien vite qu'il s'agissait simplement d'un autre pompier présent ce soir. Un léger moment d'hésitation ; pour enfin te décider à changer une nouvelle fois d'environnement. Bouger, c'est ta manière d'éloigner le sommeil. Mais cette nuit de veillée ne sera pas compliquée pour toi, tu as l'habitude et puis tu as besoin de peu d'heures de sommeil pour être en forme. Les contraintes de ce métier ne t'ont jamais effrayé - autrement tu n'aurais pas décidé d'être un pompier. Un bref passage dans les vestiaires, tu extirpes de ton casier, le bouquin que tu es en train de lire. Relire, pour être exact, combien ? Tu ne comptes plus - il suffit de regarder l'état du dos, les signes d'usures et d'observer la tranche jaunie pour deviner que ça fait des années que tu possèdes ce livre. Son titre : Fahrenheit 451, un roman dystopique relatant l'histoire de Montag, un pompier lui aussi ; mais dont son métier n'est plus de combattre les flammes mais plutôt d'incendier tous les livres car en posséder est illégal.

Soudain, brisant le silence de la caserne, la sonnerie retenti. Celle du téléphone d'urgence. Pas de feu, un habitant en détresse. Tu as bondi de ta chaise pour agripper le combiné dans la même seconde. Une voix troublée par les pleurs, par la panique dévorante. Il suffit de quelques questions essentielles pour faire ton diagnostic : te voilà parti au volant d'un pick-up pour rejoindre le domicile de la jeune femme. Présentée Birdy dans ses sanglots. Tu ne mets pas longtemps à arriver, tout juste quelques minutes et ton poing vient marteler la porte d'entrée pour annoncer ton arrivée. Personne disparue avait-elle annoncée.

tw : alcoolisme, anxiété.

s.o.s terrienne en détresse

D'abord, il y avait eu la culpabilité.

Ce soir-là, Birdy et ses amis avaient fêté l'anniversaire d'un des leurs, et ils étaient restés un peu plus longtemps que d'ordinaire à s'amuser entre les vagues, faisant résonner leurs éclats de rire contre la voûte céleste, oubliant les tracas d'une vie que l'île elle-même n'avait pas été en mesure d'effacer tout à fait. Au moment de regagner le chemin de sa maison, la brune n'avait en tête que les embruns salés de la mer, non loin de là, et les moments de bonheur qu'elle tentait de graver derrière ses paupières, à chaque fois qu'elle fermait fort les yeux pour essayer de s'en souvenir. Le silence qui avait accueilli son entrée à l'intérieur de la chaumière n'avait rien eu d'étonnant. La nuit était déjà bien avancée, et Birdy pouvait entendre les légers ronflements paternels habituels qui confirmaient, comme toujours, son sommeil de plomb. Attendrie, soucieuse de s'astreindre à son rituel de coucher habituel, la brune avait déposé ses affaires, avant de monter doucement les escaliers pour jeter un coup d'œil à ses parents endormis et ainsi s'assurer que tout allait pour le mieux. En constatant que la place à côté de son père était libre et que sa mère ne s'y trouvait pas, Birdy fronça les sourcils. Là encore, ce n'était pas une situation inédite, mais la brune n'y avait pas été confrontée depuis des mois, désormais. Quelque part au fond de son cœur, cette évolution avait planté une graine d'espoir, et la brune avait fini par se convaincre que tout allait bien mieux.

Mais rapidement, la culpabilité avec laissé place à l'inquiétude.

Le plus discrètement possible pour ne pas réveiller son père et risquer de l'effrayer, la brune avait enfilé un manteau et récupéré une lampe torche, griffonnant un mot en évidence sur la table basse pour expliquer qu'elle serait de retour rapidement. Elle avait écumé tous les lieux que sa mère aimait arpenter, sur l'île : les falaises, l'orée de la forêt, la plage, le pub et même le ponton où l'Amiral avait pour habitude d'amarrer son bateau. Après une heure de recherche, une heure passée à fouiller les lieux habituels fréquentés par sa mère, la brune n'avait plus d'option autre que les larmes et la peur viscérale qui tortillait ses entrailles. Il fallait qu'elle rentre à tout prix. Elle fait demi-tour, court à bout de souffle jusqu'à sa maison. A l'intérieur, rien n'a bougé : son père dort toujours profondément, sa mère est toujours introuvable. Elle ne sait plus quoi faire, Birdy. Alors, elle décroche le téléphone.

La jeune femme n'est pas très loin de la porte, lorsqu'elle entend quelqu'un frapper. Bien que l'idée lui paraisse dénuée de sens, Birdy songe, pendant un court moment, qu'il pourrait s'agir de sa mère, qui aurait égaré ses clés en chemin. Le cœur battant à tout rompre, les mains moites et l'inquiétude plaquée sur le visage, la brune ouvre la porte d'un geste brusque, tombant nez à nez avec un parfait inconnu. Dans sa tête embrumée par l'angoisse, le lien avec la caserne de pompiers qu'elle a pourtant appelé quelques minutes plus tôt ne se créé pas de prime abord. « Vous êtes le pompier ? » Elle demande un peu bêtement, comme si l'évidence n'était pas devant ses yeux. Mais à ce stade des choses, Birdy n'est plus réellement à même à réfléchir convenablement, ni à faire preuve de son habituel discernement. Tout ce qui tourne dans son esprit, c'est l'idée effrayante et tenace que sa mère a peut-être eu un accident, quelque part dans un coin reculé de l'île, et qu'elle l'appelle à l'aide sans que Birdy ne puisse l'entendre. Depuis qu'elle a pris conscience, quelques années plus tôt, de l'alcoolisme de ses parents, elle s'est toujours sentie investie d'une véritable mission, et s'est évertuée à faire tout ce qui était en son pouvoir pour prendre soin d'eux et s'assurer qu'il ne leur arrive jamais rien de mal. « Je ne sais pas si je devais vous appeler, je... Quand je suis rentrée, ma mère n'était pas là, et je ne sais plus où la chercher. D'habitude je la retrouve rapidement mais là, j'ai fait tous les endroits habituels et... » Sa voix se brise quelque peu sous le coup de l'émotion, et Birdy se sent effectuer des efforts hors du commun pour ne pas éclater en sanglots de nouveau. Elle doit se forcer à garder la tête froide. A tout prix. « Elle a bu, je pense. » Elle ajoute précipitamment, dans un éclair de lucidité. La maladie dont souffre ses parents n'est un secret pour personne, sur l'île, mais elle n'a jamais vu l'homme qui se trouve en face d'elle jusqu'à aujourd'hui. Il est probablement nouveau, ici sur l'île, et elle connaît suffisamment ce genre de situations pour savoir à quel point il est primordial, que l'homme sache que sa mère n'est probablement pas dans son état normal. Bien malgré elle, son regard scrute la moindre réaction négative qui pourrait émaner du brun : quand il s'agit de ses parents, la jeune femme n'hésite jamais à sortir les griffes. Il est hors de question d'accepter une quelconque forme de jugement de sa part, et encore moins dans une telle configuration d'éléments stressants comme ils le vivaient à cet instant en particulier.

@Blaze

@Birdy
(ICON: LYDIE)
s.o.s
terrienne en détresse
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C'est une jeune femme pleine de tourments qui te fait face. Une fois la porte grande ouverte, son affolement te saute davantage aux yeux - bien que les tremblements dans sa voix de l'autre côté du combiné avaient suffit à te convaincre de l'urgence et de sa peur.

L'éclat dans ses yeux aussi, celle d'avoir pleuré à sanglots, la pointe de ses cils que tu devines humides. Tu inspires doucement, ton regard se voulant le plus rassurant possible. Si tu peux, de par ta présence, déjà lui apporter un peu de soulagement. C'est une victoire. Cela fait partie du travail, sans jamais oublier qu'il faut être préparer à toutes les éventualités et a assister aussi dans ces cas-là.

Un simple hochement de tête. Nulle la faute au minimalisme de ton uniforme : veste imperméable par-dessus, t-shirt, pantalon cargo, tous les trois arborant une frise luminescence rouge sur bleu marine et le logo de la caserne. C'est sa nervosité mordante qui lui fait poser la question.
Tu fais suite à sa marche, quand elle t'invite à rentrer. Hall plongé dans la semi-pénombre. La pleine lune invite ses rayons cosmiques à l'intérieur. De sa voix haletante, tu devines sa course effrénée et longue dans le cœur de la nuit ; pour retrouver sa mère. Tu optes d'abord pour le silence, écoutant tout ce qu'elle peut te confier sur la situation.

- Vous avez bien fait mademoiselle.

L'alcool à flot dans ses veines, esprit trouble et corps sûrement titubant. Tu écoutes, sans juger, avec toujours cette bienveillance au fond de tes yeux. Ton visage bien qu'à contre jour, il délivre simplement le profond respect à son égard et envers sa famille. Son visage à elle, baigné de lumière ; tu as tout le loisir de pouvoir la contempler comme pour mieux te familiariser avec son sentiment et la douceur qui émane d'elle ; malgré toute la peur.
Attentif à tous les détails, aux lieux qu'elle énumère, tu rajoutes après courte réflexion : On va aller refaire une ronde...ensemble si vous voulez ? Une pause, un regard par-dessus son épaule. A moins que vous voulez rester ici avec votre père. C'est peut être mieux, déjà pour rester au chaud car le temps se rafraichit ce soir ; et au cas où sa maman retrouverait le chemin du retour.

*

- J'aurai besoin de renfort ! Trois. Il faudrait faire une ronde sur la plage. Nous cherchons une dame d'une cinquantaine d'années, très menue, d'environ 1m65 avec de très longs cheveux bruns. Elle porte probablement une robe type bohème. Je vais du côté des docks et je vous rejoins ensuite.

Tu avais pris la radio pour contacter la caserne. A multiplier les moyens, vos chances seront plus fortes de la retrouver rapidement. Au volant du tout terrain, tu as pris la route avec la jeune femme, dont tu ignores encore le prénom d'ailleurs. Tu la regardes du coin de l’œil, montant le chauffage pour la réchauffer, fermant aussi la vitre que tu avais laissé ouverte en arrivant. Quelques petites gouttes de pluie commencent à perler sur le pare-brise.
- Je m’appelle Blaze...
Tu la regardes, avec cette envie de lui dire que ça va aller. Mais tu ne peux pas malheureusement. Une envie de la protéger ; de lui donner un peu d'espoir, assez pour tenir le coup jusqu'aux retrouvailles.
Tu passes un bras en arrière, pour agripper une couverture de survie. Tenez, cela devrait vous réchauffer. Couvrir ses jambes lui ferait sans doute déjà un peu de bien.

Dans sa robe blanche, elle ressemble à un ange.
Et même si la tristesse est là sur son visage, tu ne peux t'empêcher de penser combien elle est jolie.

tw : anxiété.

s.o.s terrienne en détresse

C'est rassurant, d'entendre de la bouche du pompier qu'elle a bien fait, de les appeler. Birdy n'était pas fière, d'avoir paniqué de la sorte : d'habitude, elle gardait la tête froide peu importe le contexte, était le pilier de ciment sur lequel ses parents pouvaient se reposer lorsqu'ils étaient dans une phase descendante. Ce soir, pourtant, les cartes du jeu semblent être redistribuées : la brune a échoué dans son rôle, n'a pas su prendre soin de ses parents au moment où ils en avaient pourtant le plus besoin. S'il arrivait quoique ce soit à sa mère, elle ne serait jamais en mesure de se le pardonner. Entendre qu'appeler les pompiers était la bonne solution agit comme un pansement provisoire sur une plaie bien trop béante. Elle hoche la tête, tente de se concentrer sur les paroles de Blaze. La prise de décision est difficile, tant l'anxiété lutte pour prendre le contrôle de ses idées. « Je ne sais pas, je... ça dépend. Attendez. » Elle abandonne Blaze dans l'entrée de la chaumière, monte les escaliers quatre à quatre dans un silence quasi religieux. Une fois à l'étage, dans un geste qui lui rappelle celui qu'elle a effectué à peine quelques instants plus tôt, elle ouvre la porte de la chambre de ses parents le plus discrètement possible et jette un coup d'œil à la silhouette de son père, toujours profondément endormi. Si elle s'en tient à son expérience, il ne risque pas de se réveiller avant demain matin : dans ces conditions, il est préférable de le laisser dormir, malgré l'urgence de la situation. Birdy pousse un léger soupir, referme la porte et redescend, retrouvant Blaze à qui elle jette un regard plein d'inquiétude et de larmes. « Je vais venir avec vous. Mon père n'est pas... enfin, c'est mieux de ne pas le réveiller. Et ma mère risque de ne pas vouloir vous suivre, si elle ne vous connaît pas. » La situation apparaît complexe, bien plus que ne le laisserait songer le ton de sa voix qui, anxiété mise à part, démontre une certaine maîtrise de la situation. Il est clair que ce n'est pas la première fois, que de tels événements se produisent. Mais le niveau de gravité, lui, est inédit. Et Birdy a peur.

Dans le pick-up conduit par Blaze, Birdy décrit le plus fidèlement possible sa propre mère. Elle narre les longs cheveux bruns, les yeux tristes, les robes qui lui vont si bien, sa fragilité qui lui fait craindre qu'elle soit tombée et qu'elle n'ait pas pu se relever sans aide. Entendre le pompier passer un appel à la radio la rassure : quelque part au-delà des ondes, Birdy imagine toute une armée de femmes et d'hommes qui s'élancent à la recherche de sa mère. Derrière son volant, Blaze ne semble pas paniquer : il possède une aura rassurante, un ton de voix qui donne envie à la brune de croire que tout va bien se passer. Elle ne désire qu'une chose très égoïste, placer tous ses espoirs en lui et espérer qu'il soit un super-héros.

Tout ce qu'elle n'est pas, en somme.

Les gouttes de pluie qui commençaient à ruisseler sur le pare-brise l'hypnotisent. C'est la voix de Blaze, un peu lointaine, qui la ramène sur terre et l'empêche de craindre que sa mère ne se soit pas abritée quelque part. « Je m'appelle Birdy, enchantée. » Elle répond d'une voix faible, prenant conscience que ses dents s'entrechoquent. Entre l'inquiétude, le temps qui tourne à l'orage et la fatigue, la brune est frigorifiée. Blaze semble en prendre conscience rapidement, puisqu'il lui tend en un clignement de paupières une couverture de survie. Elle le remercie d'un signe de tête, accueillant avec plaisir cette couche supplémentaire qui vient recouvrir ses jambes nues. Prendre le temps de se changer lui avait paru superflu. « Je ne vous ai jamais vu sur l'île, avant. » Elle ajoute, pas vraiment comme une question, mais plutôt comme une affirmation. « Mais je suis contente, que vous soyez là. » Car la jeune femme est une parfaite inconnue à ses yeux et pourtant, il n'a pas semblé la juger une seule seconde. A la place, il se démène pour l'aider, dans une attitude professionnelle très appréciable. « On va la retrouver, hein ? » Elle pose un regard humide sur Blaze, laisse éclater son espoir dont elle refuse de se débarrasser. Elle se doute bien que son métier ne lui permet probablement pas de promettre quoique ce soit. Mais dans le regard de Blaze, brille une lueur à laquelle elle se sent prête à s'accrocher de toutes ses forces.

@Blaze

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