viens dans mon mirage, au fond de mon nid (blanche)

prénom : Blanche, au patronyme qui s’envolait déjà bien avant son arrivée sur l’île, disparaissant comme les traces d’un amour fané genre : Femme cisgenre, elle âge : 45 ans, guère inquiète de son âge ou de l’image qu’elle renvoie, dans le fond, elle les aime bien, ses petites pattes d’oies au coin des yeux lorsqu’elle sourit date et lieu de naissance : Virgo toujours à l’heure, qui pointa le bout de son nez aux premières lueurs du jour le 23 août 1974, dans la banlieue parisienneadresse : Une petite bicoque 3 Impasse du Rendez-Vous, BR0429 Brambles. Comme elle, un peu abîmée, un peu écorchée, un peu fatiguée. Mais jolie, bordée de ses fleurs aux milles couleurs, emplie de rires et de mélodies métier/occupation : Romancière en manque d’inspiration, bibliothécaire depuis son arrivée sur l’île pour tuer le temps, briser sa solitude et sa mélancolie. Rester seule avec ses pensées, lorsque l’on ne sait plus comment les coucher sur le papier, ça n’a jamais rien donné de bonstatut familial : Sa famille, c’était Helena. Il y a bien les amis, les proches, les connaissances qui gravitent autour d’elles, cette famille de cœur, cette famille choisie. Mais celle au centre de son monde, celle qui donnait un sens à tout cela, c’était Helenastatut civil : Un mariage qui bientôt ne sera plus, une simple signature griffonnée au bas d’une page pour effacer des années d’un amour extraordinaire et magique. En procédure de divorce, elle qui pensait avoir trouvé sa personne, avoir trouvé la femme qui donnait soudain un sens à toutes ces chansons d’amours, ces comédies romantiques, ces poésies sentimentales et romanesques peur(s) : Peur presque maladive de l’échec, cette peur si oppressante qu’on en reste paralysé, qu’on n’essaye même plus, convaincu d’une catastrophe fictive à venir. Une peur qui nous fait croire qu’elle ne veut que notre bien dans le fond, qu’elle nous évite d’être déçue. Alors on se persuade et quand, fatalement, on échoue, on se dit qu’on avait raison. Qu’on l’avait vu venir. On se sabote parfois, juste pour se prouver qu’on est incapable. C’est pas forcément volontaire, mais c’est bien là, à nous ronger l’esprit, à tout saborder talent : Je vous défie de trouver quelqu’un maîtrisant mieux qu’elle l’art du paquet cadeau. Papier parfaitement plié, bordures soignées et alignées, décoration centrée à merveille sur le dessus, l’emballage est si beau que l’on ressent toujours un léger pincement au cœur en ruinant ce travail d’excellence plaisir coupable : Blanche connaît sur le bout des doigts Mary Poppins (1964), oeuvre magique de son enfance qui reste immuablement un de ses films favoris

sur l'île depuis... Blanche a débarqué sur l’île il y a de ça une semaine, et ne réalise pas encore complètement son geste. C’était une folie, un acte irréfléchi. Ce n’est pourtant pas son genre, à elle qui planifie tous des mois à l’avance, s’imaginant mille et un scénarios, se préparant toujours au pire. Mais elle se noyait dans les remous glaçants d’une vie de couple à la dérive, alors l’idée d’une île, petit refuge dans cet océan de désespoir, lui apparaissait salutaire. Elle lui était apparue sur un petit flyer jauni par le temps, corné, quelque peu déchiré par les aléas de la vie, qui était tombé d’un des romans qu’elle venait d’emprunter à la bibliothèque. L’île, à l’allure sauvage et pourtant douce, calme et accueillante, conservée dans un écrin de nature et de sérénité apparaissait là, semblant l'appeler. Malgré l’allure ancienne du papier, elle avait composé le numéro au bas de la page, comme hypnotisée. Elle se disait qu’elle ne risquait rien, que la pub était bien trop ancienne, que cela ne l’engageait à rien, de toute façon. Mais le numéro était toujours en service, le  voyage toujours possible, l’île était bien là, semblant l’attendre. Alors, sans vraiment comprendre, sans vraiment se rendre compte, elle avait fui. Faire l’autruche, dès que cela devenait trop dur. Fermer les yeux ou partir loin, tout plutôt que se confronter au problème à bras le corps, ça elle savait faire, Blanche. Elle ne s’était pas vraiment dit pour combien de temps elle partait. La petite maisonnette, le job à la bibliothèque, tout ça ce n’était pas vraiment dans le plan. Il n’y avait pas vraiment eu de plan, pour être honnête. Mais elle était arrivée sur l’île et s’y était instantanément bien sentie. Et puis avait appris l’étrange phénomène qui entourait ce bout de terre et s’était dit qu’elle trainerait un peu dans le coin, histoire de voir. Rien ne l’attend, sur le continent, de toute façon. Rien qu’une femme qui ne veut plus d’elle. Alors pourquoi ne pas se reconstruire ici, de bric et de broc, Helena pouvait bien attendre pour la signature, si elle y tenait tant, à ce divorce. son coin préféré de brambles ? La forêt, ses bruits, ses odeurs. Ses mystères. Son côté dual, petit cocon de douceur et de repos, écrin de solitude ou piège angoissant et lugubre. Aussi effrayante qu’attrayante. Riche mais qui sait garder ses trésors, ne les offrant qu’à ceux qui le méritent. Douce, mais cruelle quand elle le veut. sa dernière commande de produits venant de l'extérieur ? une machine à écrire un joli petit carnet à spirale des crayons à encre noire de quoi décorer ses murs encore vierges sa célébration préférée? Encore peu familière avec le folklore local, Blanche a hâte de découvrir l’envolée des mouettes et sa poésie naturelle, du soleil sur la blancheur du plumage à la liberté flottant dans l’air ce qu'il pense de l'amiral... Elle avait eu tout le loisir de l’observer sur le bateau, alors qu’il la conduisait vers son renouveau. Il lui semblait si fier sur son navire, si serein, si assuré. Et Blanche c’était dit que cela devait être bien agréable, d’être ainsi en charge de sa vie. De savoir où l’on allait, et pourquoi. D’être le seul maître à bord et de n’en avoir que faire, de faire des vagues. De ne pas craindre les remous de la vie. Alors elle l’admire un peu, l’envie peut-être même. Elle se dit qu’elle prendrait bien des cours, pour savoir elle aussi naviguer dans l’existence

virgo cliché ; old soul ; sassy queen ; smarty pants ; coffee lover ; clean room but messy mind ; autumn coded ; bright colors and bright smile ; bookworm

bienveillante ; franche ; loyale ; rancunière ; empathique ; charismatique ; sensible ; impatiente ; romantique ; rêveuse ; dévouée ; curieuse ; passionnée ; attentionnée ; têtue ; impulsive ; observatrice ; perfectionniste ; cynique

Suis-je la fleur de lune, ou bien l'eau qui dort ? Je suis née dans une brume, là où le vent vient du nord. Où que tu sois je t'appelle, je sais que tu m'entends. Je sais qu'il faudra que tu viennes, ma cage est grande ouverte et ma prison t'attend.

Artiste touche à tout, c’était finalement sur l’écriture que Blanche avait jeté son dévolu afin de gagner sa vie. Et si le succès de ses œuvres littéraires font le plaisir de son éditrice, mangeant le gros de son emploi du temps, Blanche tente toujours de garder une place pour toute forme d’expression artistique. Ainsi, elle se débrouille bien en dessin et peinture, adore la photographie, il lui arrive à l’occasion de jouer avec l’argile, voir de ressortir sa vieille machine à coudre et de tenter quelques patrons. Elle aime plus que tout créer pour les autres, non pas qu’elle attend quelque chose en retour, pas même des compliments. Simplement, elle apprécie voir le visage des gens qu’elle aime s’illuminer, touchés par de petits gestes simples remplis d’amour sincère + Blanche a toujours l’esprit encombré de milles idées, fusant dans tous les sens, s'entremêlant en une vilaine pelote. Ayant toujours du mal à suivre le cours de ses pensées, encore plus à faire le tri de toutes ses réflexions, tracas, émotions, questionnements ou ressentis, elle passe son temps à ranger autour d’elle, à organiser son environnement, veine tentative d’ordonner sa vie. Un aménagement qui lui est propre, si bien que pour un œil non initié, son bureau se rapproche plus d’une pile déstructurée d’objets en tous genres qu’une quelconque tentative d’organisation. Un agencement savant, ou un joyeux bordel organisé, une sorte de puzzle complexe parfaitement adapté à sa logique sinueuse + Lorsque les muses lui font grâce de leur présence, évènement rare ces derniers temps, Blanche peut passer des heures si concentrée sur ses écrits qu’elle en oublie le temps et le monde. Maintes fois, prise dans sa fièvre créatrice, la brune en avait oublié de se nourrir. Mais si il y a bien une chose qu’elle n’oublie pas, quelques soient les circonstances, ce sont ses innombrables tasses de café. Sans lait ni sucre, Blanche ne peut se passer de ce noir breuvage qu’elle ne prend que s’il est encore fumant et brûlant.




C’était au petit matin, entre le café et la tartine de pain. Blanche n’avait rien vu venir, elle était pourtant heureuse, elle. Bien sûr, ce n’était pas rose tous les jours. Avec l’inspiration qui lui manquait depuis des années et son éditrice qui était sur son dos comme sa prof de maths au collège, elle n’était pas toujours de bonne humeur. Sa psy disait même qu’elle était en dépression. Peut-être. Mais enfin, elle était heureuse dans son mariage et surtout, elle était folle d’Helena. Aussi amoureuse qu’au premier jour. Alors non, elle n’avait rien vu venir.
Les rayons du soleil filtraient au travers des arbres du jardin, laissant de petits cercles lumineux danser sur la table. La cuisine était emplie de cet air doux et frais d’une matinée de printemps, une matinée scintillante. Pourtant, sur le visage de Blanche, c’était le déluge. De grosses gouttes qui venaient plonger dans le café, s’écraser sur sa tartine.
Helena avait quitté la pièce, s’apprêtant à quitter sa vie. Elle n’avait laissé derrière que les papiers du divorce, en attente d’une signature, témoins cruels que cette conversation venait bien d’avoir lieu. Si l’on pouvait appeler cela une conversation, Helena avait parlé, Blanche avait surtout pleuré. Il ne semblait rien avoir à dire de toute manière, les papiers étaient déjà prêts, les valises presque bouclées, tout semblait avoir été planifié, et ce depuis bien longtemps. Et Blanche n’avait rien vu venir. Était-elle si perdue dans sa propre grisaille, si renfermée sur sa petite personne, qu’elle n’en avait pas vu la détresse de sa femme ? Et toutes les secondes chances qu’elle lui avait laissées ?
Son cœur s’émiettait plus vite que sa tartine, pourtant écrasée dans son poing renfermé de douleur et de tristesse, et Blanche se noyait dans ses larmes et son affliction.

pseudo/prénom : Alice pronoms : elle âge : 26 ans fuseau horaire : France fréquence de rp : Variable couleur dialogues : Changeante avatar : Camille Cottin crédits : images - Pinterest, citation - Fleur de Lune ; Françoise Hardy le mot de la fin :