LE MOT JUSTE

trigger warnings : deuil. prénom : ratures en début de chapitre; l'écriture est é p a r s e, confuse, irrégulière, comme le souffle haletant d'une course éperdue

— (( vite, vite, te souviens tu ? de nos mains qui se trouvent dans le silence, la nuit, la fin, vite, de nos genoux dans l'herbe, les pierres, la cendre, si vite, des pleurs qui coulent avec nos sourires pareilles à des gouttes de pluie, quoi, ne me dis pas que tu as oublié jusqu'au goût du sel sur le bout de nos lèvres ?

bien sûr que je t'aimerai encore même quand nous n'existerons plus )).

tâches d'encre devenues paraphe enserrent les lettres malgracieuses; ce sont tes écrits ? vraiment ? juste là ? jugement porté sur la forme plutôt que le fond. il faut avouer qu'on ne l'imagine pas comme ça, la plume d'eloise... au creux des carnets, l'élégance signature n'existe plus; n'en résulte que les mots brutes. genre : si dans les détours de l'existence les questionnements s'enchainent, aucun n'a véritablement concerné cette part de son identité; sauf peut-être pour en comprendre les rouages... femme cisgenre, de celles qui ne supportent pas d'être sage. âge : le présent envie l'hier, d'un spleen contradictoire entre remords et regrets. cinquante-et-un an semblent s'être accumulés en un instant, comme les objets en tous genres qui fourmillaient dans son petit appartement. vestiges emportés à la volée dans des cartons désorganisés, la plupart n'ont finalement pas pu quitter le quai. date et lieu de naissance : née un vingt-cinq mai dans les couleurs de bristol, les pavés de l'enfance ne sont maintenant plus qu'un souvenir fugace. adresse : la bicoque rustique l'attendait dès son arrivée: toute de vieilles pierres vêtue, celle-ci s'illustre davantage par sa longueur que par son allure (tant de marches à gravir, escaliers soupirs). chose promise, chose due; l'amiral avait assuré qu'un logement disponible lui avait été réservé... un détail avait néanmoins été omis; au 11 rue des lutins, il y avait déjà quelqu'un. métier/occupation : passer à l'acte; personnages crèvent d'amour ou s'crèvent tout court. dramaturge effrénée a pourtant perdu de sa verve... prôtéas pour apogée, qui encore aujourd'hui de bien des manières se voit adapté. rideau ? professeur de français, c'est avec ses classes qu'elle vient maintenant à l'étudier, triturant ses propres maux dans l'espoir de savoir de nouveau créer.  statut familial : de ses parents elle ne tire qu'un enseignement: il vaut mieux ne pas avoir d'enfant. statut civil : à l'amour aveugle, refuser de se crever les yeux; alors je lui ai dit adieu. theodore savait — qu'il y avait dans les faveurs de sa belle, un ou deux secrets. theodore savait — que jamais comme lui elle ne l'aimerait. mais le cœur a ses raisons que la déraison dévore, et les deux se sont fiancés entre rires et baisers. il lui a juste fait promettre d'oublier son prénom; de même en secret ne plus jamais le prononcer.

( s i m o n )
( theodore )

— (( qu'est-ce que tu es beau, avec le tablier à carreaux. tu chantonnes (mal), alternant le grattage des casseroles et l'organisation de la vaisselle sur l'égouttoir. tu chantonnes, et je sais que tu arrêterais si tu savais que j'étais là, à te regarder. tu arrêterais oui. pas par timidité. à nos débuts, je ne te pensais pas si déluré; capable de brailler n'importe quelle chanson dans un bar aux allures de karaoké. si je fais parfois mine d'être embarrassée (alors que tu me hurles l'amour devant quiconque veut bien t'écouter) eh bien c'est un aspect de toi qui m'apprend toujours à t'aimer. maladroitement, je sais. mais grâce à toi, j'apprends cet amour paisible qui rassure. ou qui renforce ? je m'égare. tu dis que ça se voit dans mes yeux quand je n'écoute plus, ou du moins plus quand je n'écoute plus vraiment. je n'ai pas l'impression pourtant, je perfectionne l'art de l'automate en hochant au rythme des ponctuations de l'autre voix. lui aussi me le disait. que ça se voit.  je m'égare encore. ça y est, tu m'as vu et tu t'es tu. tes gestes empruntent une lourdeur singée, les assiettes s'entrechoquent mais je sais bien que tu n'es pas vraiment fâché. alors je m'approche et j'enserre ta taille, je m'excuse d'avoir encore oublié de ranger avant d'aller me coucher. je dis que c'était parce que je n'avais qu'une hâte, celle de te retrouver. tu souris. j'embrasse ton cou et je promets (mal) de ne pas recommencer.
mais maintenant les matins sont silencieux et je n'ai plus envie de me lever. tu n'es plus là, et tout s'empile dans l'évier. ))

veuve depuis deux ans, eloise ne le pleure plus. mais elle lui écrit encore, assez souvent. un peu comme à un ami parti dans un autre pays; peut-être parce que c'est plus facile de l'imaginer encore en vie. peur(s) : il y a dans ses peurs l'étrangeté d'un écho sans réponse. rien ? du moins, rien de concret. eloise, elle attrape les araignées, danse sur des scènes improvisées, sait faire des prises de karaté, passe ses doigts dans les flammes des bougies, n'allume pas la lumière pour se rendre aux wc... elle n'a pas peur de quitter, ni peur d'enlacer. rien. inexplicables, les crises subviennent dans ce drôle de rien. un mouvement de foule. l'impression de ne pas pouvoir retrouver son chemin. le monde qui s'effondre. une mélodie assourdissante. trois fois RIEN. talent : c'est julie qui le lui a dit, applaudissant chacune de ses remarques, qu'elle avait apparemment un don pour tirer les cartes. moyennement convaincue mais pleinement flattée, si eloise a prétendu ne pas être intriguée, tout un tas de tarots s'est ajouté à ses collections alambiquées.   plaisir coupable : ancienne vindicatrice, brandissant argument sur argument pour préserver quelques poumons assaillis, c'est pour se souvenir de lui (de l'odeur de ses mains, de ses cheveux, de ses lippes) qu'elle a commencé à fumer il y a maintenant un petit paquet d'années. c'était un soir d'été, quand elle a cru mourir tant il lui manquait.

sur l'île depuis... (si applicable, précise aussi comment l'île t'a trouvé.e : flyer, bouche-à-oreille, affiche de rue, publicité que tu n'as vue qu'une fois au cinéma... sois inventif.ve!) ICI son coin préféré de brambles ? ICI sa dernière commande de produits venant de l'extérieur ? ICI sa célébration préférée? (voir annexe correspondante) ICI ce qu'il pense de l'amiral... ICI

SAYNÈTES : s'étirer en langueur — passer à l'acte —.

bloc d'expression libre, qui peut être très court ou très long, tu fais comme tu veux ! cela peut aussi être une chronologie, ou simplement un moodboard plus extensif (: Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Quis ipsum suspendisse ultrices gravida. Risus commodo viverra maecenas accumsan lacus vel facilisis. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Quis ipsum suspendisse ultrices gravida. Risus commodo viverra maecenas accumsan lacus vel facilisis. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Quis ipsum suspendisse ultrices gravida. Risus commodo viverra maecenas accumsan lacus vel facilisis.

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pseudo/prénom : podane, jeanne. pronoms : féminins. âge : vingt-cinq ans. fuseau horaire : l'heure de ton cœur. fréquence de rp : m d r couleur dialogues : ¿? avatar : gillian anderson. crédits : romanbratschi on pinterest, "Le mot juste (Le beau geste)" de Bertrand Belin et Camélia Jordana. le mot de la fin : pitié aimez-moi je suis plus rouillée que mon vélo qu'est resté dehors pdt deux ans.