trigger warnings : incendie, décès, rites funéraires, deuil.
prénom : l'aurait pu signer des poèmes crevant d'amours manqués à quelques minutes près à la sortie d'un carwash à jetons, réaliser des courts-métrages parlant des fracas d'une vie où rien se passe comme prévu et où toutes les ampoules du salon grillent les unes après les autres. l'aurait pu apposer un autographe discret au coin d'une toile aux pastels gras en s'appelant
poppy comme un pseudonyme d'une scène un peu niche où on se bousculerait pas trop mais où la soirée passerait à une vitesse folle entre deux tirades sur l'absurdité du quotidien. l'aurait pu s'imaginer vedette du cinéma pseudo-anonyme ou autrice à succès de littérature fantaisie où tout le monde s'habille avec des plumes et parle avec un accent inventé. à la place d'écrire des oeuvres elle écrit des adieux pour celles et ceux qui n'ont pas le courage de les faire exister sur le papier ou dans leur bouche. c'est poppy pour tout le monde - son blush rouge et son fard bleu comme marque de fabrique.
genre : femme cisgenre.
âge : y a toujours eu cette facilité à s'imaginer vieille et vaincue sur un rocking-chair au moins aussi vieux qu'elle à se rejouer un passé documenté dans une mémoire vacillante qui colorerait ses souvenirs à en faire une épopée épique sur fond de hans zimmer ou un drame théâtral à la fin décevante à souhait.
vingt-sept ans qui filent assis bien droits sur le siège côté fenêtre du tgv - regarde toujours avec tendresse et une nostalgie anticipée les plus âgés qui continuent de se retrouver autour d'un café pour prévoir leur prochain dîner en commun avec bougies parfumées et viande arrosée.
date et lieu de naissance : c'est des gosses d'ici qu'elle a été, ceux qui n'ont plus besoin de carte et se foutent bien de la gueule des touristes qui débarquent à peine et crèvent leur plafond bancaire en magnets et t-shirt qui disparaîtront un jour. une histoire digne d'un conte pour enfant aux dents de lait qui commence le
28 février 1997.
adresse : le
2 hameau des boucs, BR0429 brambles, enfoncée dans son jardin mal entretenu.
métier/occupation : pierre n'arrivait à rien ce mardi matin ou ce jeudi ou ce vendredi (on a tous oublié) - ni à avaler son petit-déjeuner (seulement son café et sa clope qui lui ont donné la nausée) ni à marcher absolument droit ni à nouer sa cravate noire sur chemise noire sous veste noire ni à parler ni à pleurer ni à sourire ni à regarder les autres (et surtout pas jane) sans se prendre en plein visage et en plein coeur leur souffrance à eux aussi. l'avait fallu lire son petit bout de papier chiffonné, transparent de larmes lâchées en torrents au milieu d'une nuit sans fin qui lui avait donné envie (peut-être) d'en finir lui aussi. l'avait fallu dire adieu sans en avoir envie. ce mardi ou ce jeudi ou ce vendredi avait duré mille ans, lui avait fait l'effet d'une expérience de mort imminente sur un bord de précipice sans pays des merveilles à atteindre au fond du trou - rien que du néant et des miettes de vie puis sa gueule en reflet d'une flaque. elle avait tout vu et tout suivi, elle avait veillé et pris le relai quand plus personne ne voulait parler. règle les fins de vie, les abandons précipités, les départs à la va-vite aux bagages oubliés sur le quai et les prévus aussi, les organisés jusqu'au détail près avec itinéraire réglé comme du papier à musique, les anticipés, les redoutés.
maîtresse de cérémonie funéraire qui sourit discrètement quand c'est sinead o'connor qui joue plutôt que la marche funèbre (personne l'a jamais demandée). l'a vu plus de portraits d'inconnu.es que d'elle-même, l'a lu plus de poèmes de tout sortes d'amours et plus de discours intimistes que de lettres postées à son adresse, s'est vue un milliard de fois essuyer des larmes sans rien faire à part chercher les mots qui pouvaient manquer.
statut familial : y a plus qu'elle dans la grande maison de pierres pour se la jouer fantôme parmi les fantômes, plus qu'elle pour oublier d'arroser les plantes et les regarder se faner en se disant que la prochaine fois sera la bonne alors que le cycle se répète et se répète et se répète à la mode vieille malédiction du jardin où rien ne pousse à part des chardons et des trèfles à trois feuilles. plus qu'elle pour manger à table un reste de soupe qui finira dans les chiottes en ayant mis deux assiettes de trop et plus qu'elle pour vivre dans un dédale de couloirs impossibles à chauffer l'hiver.
statut civil : craint l'amour comme on craint un chien fou sur le bord de la route. y a la peur de manquer à quelqu'un à qui elle saurait pas répondre au téléphone assez vite et celle de plus savoir vivre sans se soucier d'un.e autre qui prendrait tant d'importance qu'il lui faudrait sa place dans le dressing et sur l'étendoir. partage mal les espaces et les restes qui traînent dans le frigo et digère mal les confessions qui s'allongent. genre de fuite en avant quand tout devient trop concret, bien plus à l'aise dans les fantasmes que dans le réel qui vient avec toutes ses attentes et ses gros sacs et ses godasses mal lacées et ses chaussettes dépareillées et ses cheveux mal coupés. se passe des films qui font salle comble dans un creux de sa tête et saute du train en marche quand la place d'en face est occupée.
célibataire dont les histoires imaginaires se vendraient comme des petits pains au troquet du coin alors qu'elle n'aime lire que les histoires qui finissent mal ou ne commencent jamais.
peur(s) : y a les limaces et les escargots, leur corps visqueux et leur trainée de bave, les coccinelles et les papillons de nuit, les araignées même les plus petites, les abeilles les frelons les bourdons les sauterelles les criq - tout ce qui a des pattes et tout ce qui rampe, tout ce qui traine sous la mousse dans un micro-monde dégueulasse qui grouille et qui ronge la terre. y a le feu des chandelles premier prix et des briquets alors qu'elle fume mais elle est pas foutue de s'allumer une cigarette toute seule. y a la mort malgré les années pas tant pour elle mais pour ceux qui restent les bras ballants et que les yeux pour pleurer. y a le vélo aussi et une liste plus longue que son bras.
talent : rafistole les chaussettes orphelines en plus d'être trouées, les doublures de poche et les les accrochages dans les mailles à grands renforts de patchs ultra kitsch et de fil coloré. peut même broder un prénom ou un jour de la semaine sur une culotte ennuyeuse.
plaisir coupable : mettre des chips dans un sandwich et en faire son repas devant une romcom à deux balles qu'elle a déjà vue douze fois.
sur l'île depuis... un arrière-goût de toujours qui trône sous une cloche. l'a pas souvenir d'avoir mis les pieds ailleurs ni d'avoir reçu de carte postale d'un autre endroit. depuis que martha et frankie sont arrivées en se tenant la main et en ne regrettant rien après avoir appelé un numéro écrit avec du ketchup dans le fond d'une assiette pancake-bacon de leur diner fétiche. l'était pas si bon (même franchement mauvais) mais y avait comme un genre d'attachement sentimental pour ses tabourets hauts à fleurs et ses ampoules qui grésillaient. puis mitch les faisait jamais payer.
son coin préféré de brambles ? la plage quand y a de la brume et des moucherons et rien à voir.
sa dernière commande de produits venant de l'extérieur ? sûrement des romans graphiques qui parlent de femmes qui attendent le début d'une vie calées dans leur canapé qui n'a pas bougé depuis les années 80.
sa célébration préférée? le concours de la meilleure histoire :
- c'est l'histoire de - de quoi déjà
silence.
- c'est l'histoire de pas-grand-chose
le regard qui se lève.
- oui c'est son nom - y a un problème ? - je crois que - enfin j'veux pas m'avancer mais - il me semble que - c'est moi qui décide et que tu écoutes. - alors c'est l'histoire de pas-grand-chose ou trois-fois-rien qu'a deux mains gauches pour de vrai, un oeil bleu et un oeil gris, une salopette délavée et - et il enfile jamais les bretelles parce que - parce qu'il a deux mains gauches.
elle l'a pas trop gagné.
ce qu'il pense de l'amiral... le trouve étrange, un peu bancal. aurait pu être inventé ou dessiné. elle lui cause pas des masses, préfère lui inventer les trois-quarts d'une vie qu'il n'a sûrement pas eue. | keywords : moodboard
manches bouffantes -- dents de travers -- mary-janes -- jasmin -- plats réchauffés -- tasses oubliées aux quatre coins de la maison -- mots fléchés -- folk -- monture 70s -- chaussettes de couleur -- crayon gras -- pigments -- silex -- coupure de papier |
- les pierres ont brûlé
- tu savais que les pierres pouvaient brûler toi ?
- putain
- même elles
- alors que c'est
- c'estelle sait plus ce qu'elle veut dire. y a mille mots au portillon de sa bouche, tous serrés les uns contre les autres derrière ses molaires comme des business man à mallette et porte-carte un lundi matin à huit heures tapantes à l'entrée du métro et ça piaille ça piaille. ça se bouscule, ça se dit je t'emmerde j'étais là avant ferme ta gueule dégage et le seul qui finit par passer c'est celui que personne attendait. c'est ça qui se passe - quand ils se précipitent tous et viennent en crachat informe au lieu d'une belle phrase construite. elle a perdu le fil jusque dans ses pensées. ramasse un morceau de silex pour le jeter tout de suite après.
- c'est solide
-
- enfin plus qu'elles.le feu n'a pas de corps. pas de système digestif pas de dents pas de quoi mastiquer et pourtant il a tout avalé. il n'a pas de tube à l'intérieur de sa gorge ou de son estomac ou peu importe - pourtant il a tellement tout digéré qu'il n'en reste absolument rien à part l'odeur d'un feu de bois un peu trop intense et les couches noires de ses haut-le-coeur. la maison est un trou d'air et frankie et martha des fantômes bons qu'à regarder leurs portraits se décolorer au soleil quand il passe éventuellement (pas souvent) au travers des rideaux bouffés comme un plat de résistance étoilé par les mites avec leurs petits bavoirs et leurs petits couteaux pointus. c'est pas qu'elles les oublie ou qu'elle veuille les oublier.
- c'est que je sais pas quoi faire de tout ça
- d'elles
- je veux pas
-
- je veux pas les voir tous les jours, tu vois ?
- je les vois déjà assez la nuit
- puis quand je bois un thé ou quand je prends une douche ou quand j'essaye de dormir ou quand je fume ma huitième clope ou quand j'essaye de désherber le jardin c'est
- c'est difficile
-
- c'est juste difficile.alors elle range tout dans des cartons - même (surtout) son cerveau.
| pseudo/prénom : metal fairy. pronoms : elle. âge : bientôt vingt-cinq. fuseau horaire : fr. fréquence de rp : immensément chaotique. couleur dialogues : gras. avatar : mikey madison. crédits : féelicie (checkez-la sur insta, garantie 0 regrets), anna pugh. le mot de la fin : manque plus que la nappe de picnic. |