| | par-dessus la barrière (noomi) | |
| | [ POÈTE·SSE ] | [ MESSAGE ] |
---|
Blaze
raviver la flamme
messages : 726 arrivée : 16/03/2024 toi, pronoms : pau (adoko), elle faceclaim, crédits : aaron johnson-taylor - vava@aftermath gif@usermarze métier, occupation : pompier
| Sujet: par-dessus la barrière (noomi) Ven 29 Mar 2024 - 21:41 | |
| Par dessus la barrière __
Samedi matin. Il est encore de bonne heure. Le ciel est d'un bleu limpide, dépourvu de nuage. L'absence de vent permet de profiter pleinement de cette douce chaleur matinale sur la peau. Sitôt réveillé, encore à moitié prit par le sommeil réparateur, tu t'es installé à même les marches de ton perron pour savourer ton premier café de la journée. Sous tes yeux, les premières lueurs du jour émerveillant le paysage environnant. Tu ne te lasseras jamais de cette vue magnifique. Au loin, les cimes des conifères se découpent sur l'horizon ; le lac dans toute son étendue, reflétant sur sa surface les rayons écarlates du soleil levant. Véritable tableau vivant, une peinture à ciel ouvert à vous couper le souffle.
Ce moment de sérénité est parfait pour commencer la journée ; quittant finalement ton domicile sur les coups des neuf heures pour ta rituelle promenade jusqu'à l'orée des bois. La nature exprimant tous ses sens : les oiseaux remplissent l'air de leurs mélodies, les fleurs exhalent leurs enivrants parfums, embaument l'atmosphère. Et le bruit des cailloux qui roulent sous tes pieds, à chacun de tes pas. Bientôt, les murmures lointains d'une voix d'enfant. Pour souvent passer dans les parages, c'est comme un refrain familier. Ce n'est pas la première fois que tu entends cet éclat innocence.
Pourtant tu ne t'ai jamais aventuré trop près de la maison à la grande verrière, aux éclats joyeux. Tu devines l'absence d'itinéraire ; posée là en bout de chemin, elle ferme toujours tes promenades. Signal qu'il faut faire demi-tour ou du moins la contourner pour se frayer un chemin dans les profondeurs de la forêt. Tu tournes les talons, un sourire sur ton visage à entendre plus distinctement l'enfant qui habite ici. Tu vas pour partir mais un bruit de rebond attire sitôt ton attention. Derechef, tu fais face à la maison et découvres un ballon sur le chemin.
Tu n'hésites pas une seule seconde : l'enfant doit retrouver son ballon ! Tu le ramasses, puis pour la toute première fois tu approches du portillon de la maison. A la recherche d'une sonnette, tu viens à tirer sur une petite chaîne qui sitôt, fait tinter une petite cloche. _________________ souvent le cœur qu'on croyait mort n'est qu'un animal endormi (ICON: RENEGADE., CITATION : cécile sauvage, mélancolie 1909) |
| | |
Noomi
écho de l'île
messages : 51 arrivée : 20/03/2024 toi, pronoms : Donna, elle faceclaim, crédits : Haley Lu Richardson | (avatar) vesna métier, occupation : Peintre et incrusteuse de vitrail au Bell & Poitier. Elle instille des couleurs, juxtapose ses créatures, fleurs et insectes aux meubles.
| Sujet: Re: par-dessus la barrière (noomi) Jeu 4 Avr 2024 - 16:41 | |
|
Par-dessus la barrière @Blaze
Noomi avait souri à 7h00, recroquevillée contre l'une des chaises dépareillées de la véranda en regardant le cheval en plastique parcourir la table sous les doigts de son fils. Il courrait dans les 30m² de jardin à peine la brume levée, étalant son petit déjeuner par bouchées, si bien qu'il lui fallait chaque fois deux à trois heures pour terminer une tartine. Chaque samedi, Noomi l'aidait à passer un pantalon imperméable, une paire de bottes d'un jaune viré moutarde et un par-dessus à manches longues pour contrer la rosée. Elle laissait s'engouffrer la fraicheur glanée par le bois, emmitouflée en pyjama sous un plaid tricoté, et observait son fils construire un nouveau monde les genoux dans l'herbe. Le marché s'équipait de quatre soucoupes en plastique rondes, remplies, selon la saison, avec des courgettes, fleurs des champs, coquillages et galets. La ferme, où se réunissait le bétail miniature (chevaux, vaches et renards en bois), était une parcelle de terrain de la taille d'un coussin de chaise dont la verdure avait été arrachée pour former des ballots de foin et les contours cerclés par une corde de l’épaisseur d’une paille. Ces matins-là, passé 9h00, le linge était dressé au-dessus des lignes tendues vers le ciel (contre la clôture ouest où le soleil terminait un bout de course) et les légumes coupés à l'avance pour le repas. Allen courrait bientôt en direction du ballon glissé sous une bâche à sardines, à l'abri des intempéries. Les animaux de la mini ferme tombaient comme des quilles sous son passage, la clôture estampillée de gros *PAF* à chaque tir réussi. Par un coup du hasard, le ballon bifurqua contre la vitre de la véranda, remplaçant son éternel *PAF* par un bruit sec. « Fais attention, Allen. » Noomi saisissait une deuxième endive lorsque l'enfant exécuta un nouveau tir contre la structure en verre. « Allen ! » Sa patience s'étira jusqu'au cinquième légume, après lequel Noomi apparut à son tour dans l’herbe pour tirer un coup d’espadrille dans le ballon et le faire survoler la clôture. « Maman ! - Il fallait écouter. Tu le récupéreras tout à l’heure. » Boudeur, Allen frappa l’air du pied et s’enfouit plus loin dans le lilas. Il lui fallut une poignée de secondes pour décrisper les bras, adoucir son air de clown triste et retrouver un semblant de magie en tirant sur les branches et leurs pompons de fleurs. Les endives furent rincées dans l’évier, laissées à égoutter en même temps que la cloche de l’entrée tintait. Une sortie de chambre en twill pour habiller son pyjama, les mains encore perlées d’eau, et Noomi traversa la pièce pour rejoindre le hall et sa porte. Elle entrevit un homme, la silhouette d’une armoire et le visage ciselé jusqu’aux rides d’un regard souriant. Le ballon couleur magnolia fané trônait fièrement entre ses mains. Les joues pourpres d’une raison, les réflexes maladroits d’une autre, Noomi frappa l’alvéole gonflée d’air pour qu’elle glisse des mains de l’homme et roule une nouvelle fois dans le coin d'une jardinière. « Il est bien là. » Elle devinait les raisons de sa venue, mais s’était sentie prise sur le vif avant même de l'entendre dire. « Merci. » Expéditive, Noomi resserra le peignoir contre sa poitrine. « Ne me dites pas qu’il vous a atterri dessus… » Elle grimaçait, rougissait, les doigts nerveux contre son col. « T’es qui ? » Allen, tête curieuse venue se glisser dans le chambranle de la cuisine, regardait l’homme perché sur son mètre quatre-vingt avec une curiosité toute nouvelle. « C’est mon fils, Allen. » Puis, tournée vers l’enfant. « Qui n’a pas encore appris qu'on ne demandait pas "t’es qui" aux gens. »
|
| | |
Blaze
raviver la flamme
messages : 726 arrivée : 16/03/2024 toi, pronoms : pau (adoko), elle faceclaim, crédits : aaron johnson-taylor - vava@aftermath gif@usermarze métier, occupation : pompier
| Sujet: Re: par-dessus la barrière (noomi) Jeu 11 Avr 2024 - 21:43 | |
| Par dessus la barrière __
Tu entends la voix du petit garçon qui interpelle sa maman, puis la réponse de cette dernière. Cela t'arrache un sourire, teinté d'une pointe de nostalgie. Ayant toujours vécu au centre, sans qu'une famille ne veuille t'adopter, tu as grandis entre ces murs que tu considérais alors comme unique maison. Tu aurais aimé connaître ce sentiment d'avoir une maman, de faire partie d'une véritable famille. Pendant longtemps, tu as souffert de cette situation, toi enfant orphelin, tu t'es longtemps posé la question d'où venait le problème, était-ce toi ? Ou juste la vie qui devait être ainsi ? Aujourd'hui, l'enfant intérieur en toi a accepté toutes ses années de solitude. Tu as fait la paix avec cette partie de ton passé - bien que cela n'empêche pas les tourments de ces nuits - quand le stress est trop là, de venir te submerger. Tes songes à la limite de ta conscience marquée.
Un laps de temps s'écoule.
C'est le bruit du portillon qui s'ouvre qui t'écarte de tes pensées. Alors, se tient devant toi une jeune femme aux cheveux bouclés, enveloppée d'un peignoir aux motifs fleuris. Un sourire étire sitôt tes lèvres, masquant comme à l'accoutumée tes sentiments les pluis enfouis. Ce trouble devenait de plus en plus mordant pour ton coeur ; la rencontrer est comme un secours pour ne pas sombrer. Tu n'as pas le temps d'entamer ta phrase, que tu sens le ballon quitter ta paume, glisser hors de tes doigs et rebondir sur les quelques pavés avant de rouler jusqu'à l'herbe et s'y loger comme dans un nuage ; les petites fleurs de la jardinière comme oiseaux imaginaires.
- Avec plaisir.
La jeune femme enchaine aussitôt, sur son visage une expression nouvelle : celle de la confusion. Tu secoues rapidement la tête, levant la main comme pour appuyer l'affirmation suivante : Non, non tout va bien, je vous assure ! Un rire s'échappe et tu lui adresses un nouveau sourire, dans ton charme habituel. La tête du petit garçon apparait rapidement. Sa spontanéité donne une raison supplémentaire à ton sourire de veiller plus longtemps. Un regard rassurant à la maman pour la fugue du petit ; assurer que ce n'est rien. - Bonjour Allen, je m'appelle Blaze. Echanté. Tu termines ta phrase en reposant tes yeux bleus sur la jeune femme en face de toi. J'espère que je ne vous dérange pas, je...je tenais à rapporter le ballon. _________________ souvent le cœur qu'on croyait mort n'est qu'un animal endormi (ICON: RENEGADE., CITATION : cécile sauvage, mélancolie 1909) |
| | |
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: par-dessus la barrière (noomi) | |
| |
| | | | par-dessus la barrière (noomi) | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |